lundi 21 octobre 2013

Non aux Néonicotinoïdes!

Ce 18 octobre 2013, nous avons eu la chance de pouvoir assister à une conférence de Mr  Thierry Lucas, responsable biodiversité au niveau pan-européen pour l’UNEP,  qui éclairci pour nous la problématique des néonicotinoïdes.

Ces néonicotinoïdes sont des insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes[1]. Ceux-ci sont utilisés depuis les années ’90, suite aux résistances développées par les insectes aux pesticides utilisés jusqu’alors[2].

Malheureusement, ces insecticides peuvent avoir des impacts négatifs sur d’autres espèces que celles visées. Les abeilles font partie de ces autres espèces, mais les effets négatifs des néonicotinoïdes pourraient concerner bien d’autres êtres vivants, y compris l’homme[3].

Plusieurs études ont été menées, et durant le printemps 2012, des informations scientifiques sur les effets sublétaux des néonicotinoïdes sur les abeilles ont été publiées, et la Commission Européenne demanda à l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) de se pencher sur cette question[4].

Début 2013, l’EFSA fit 3 publications : ses conclusions sur la Clothianidine, ses conclusions sur l’Imidaclopride, et ses conclusions sur le Thiaméthoxame[5].

Les conclusions de l’EFSA ont amené la Commission Européenne à considérer qu’il était nécessaire de restreindre l’usage de ces 3 substances. Une suspension  de 2 ans de l’utilisation de ces substances a donc été décidée le 29 avril 2013, et publiée dans le Journal Officiel de l’Union Européenne le 25 may 2013, avec entrée en vigueur le jour suivant la publication, mais consentant un délai de grâce courant jusqu’au 30 novembre 2013 au plus tard.

Concernant la Belgique, cela se traduit par des restrictions spécifiques détaillées dans un communiqué de presse de l’AFSCA,

« - A partir du 1er  décembre 2013, l’importation ou le semis de semences traitées de maïs, de pois, de haricots, de lin et de colza ne seront plus permis (comme pour toutes les autres cultures qui sont encore sur la liste négative de la Commission Européenne). En Belgique, ces cultures ne sont pas cultivées en serre et par conséquent aucune exception ne peut être accordée.

- A partir du 1er octobre, les produits phytopharmaceutiques utilisés jusqu’à présent pour la protection des semences mentionnées ci-dessus, ne pourront plus être conservés ou utilisés sauf pour le traitement des semences destinées à l’exportation et à la culture sous serre ;

- A partir du 1er décembre 2013, le semis de semences traitées de froment, d’orge, d’avoine, de seigle, de triticale et d’épeautre ne sera plus autorisé de janvier à juin. Sur l’étiquette des emballages de ces semences traitées, la mention « les semences doivent être semées entre juillet et décembre » devra apparaitre. Les entreprises de traitement de semences devront s’assurer que les céréales à semer de janvier à juin soient protégées avec d’autres moyens;

- A partir du 1er octobre 2013, toute pulvérisation en pommeraies et en plantes ornementales (durant l’année où elles fleurissent) sera limitée à « après la floraison ». Dès lors, les produits phytopharmaceutiques concernés mis sur le marché devront être pourvus d’étiquettes mentionnant les stades d’application adaptés. Tout le stock de produits ayant des étiquettes qui ne sont pas encore adaptées devra être retiré le 30 novembre 2013 ;

- A partir du 1er octobre 2013, toute utilisation par les utilisateurs non professionnels sera interdite. Les stocks de produits phytopharmaceutiques à usage non-professionnel qui se trouvent déjà sur le marché peuvent encore être vendu jusqu’au 31 août 2013. A partir du 1er juin 2013, de nouveaux stocks ne peuvent plus être mis sur le marché et les détenteurs d’agréations devront dûment informer les clients du délai d’utilisation restreint et de la problématique des abeilles.[6]»

Ce communiqué de presse présente ensuite un tableau de plusieurs  pages reprenant les différents produits et les restrictions qui s’y appliquent.


Malheureusement, et même si nous ne pouvons que nous réjouir de la décision de la Commission Européenne,  cela ne reste qu’une suspension de 2 ans. Ces pesticides pourraient bien revenir sur le marché après ces 2 années.  

A moins, bien sûr, que nous, consommateurs, ne bannissions définitivement ces produits. Les abeilles nous diront « Merci ! ».





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