mercredi 5 février 2014

Nos amis les batraciens

Ce mardi 04 février 2014, surlendemain de la Journée mondiale des zones humides, l’Extension ULB de Jodoigne accueillait le Professeur Christiane Percsy-Lefèvre, ainsi que Monsieur Hervé Paques, de Natagora, pour nous parler de certains locataires de nos étangs et plans d’eau : les batraciens.


Le Professeur Christiane Percsy-Lefèvre et Monsieur Hervé Paques


Le Professeur Percsy-Lefèvre nous a présenté  les batraciens.

Dans la classification phylogénétique, le superordre des Batraciens appartient à la sous-classe des Lissamphibiens, qui elle-même appartient à la classe des Amphibiens.  Hé oui : lorsque le langage courant utilise le terme « amphibien » à la place de celui de « batracien », il commet une petite erreur de classification du vivant.

Le superordre des batraciens, lui-même,  se divise en l’ordre des anoures, et en celui des urodèles.

Les Anoures n’ont pas de queue à l’âge adulte, nous gratifient de leurs chants, et leurs  larves sont des têtards.  Ce sont les grenouilles et crapauds, les premières n’étant pas les femelles des seconds.

Les Urodèles, au contraire, possèdent une queue à l’âge adulte, ne chantent pas, et leurs larves sont forts similaires aux adultes. Ce sont les tritons et salamandres.

Nous avons pu découvrir, en photos et en audio, différentes espèces, telle la grenouille rousse, la grenouille verte, le crapaud commun, le crapaud calamite, le crapaud accoucheur, le sonneur à ventre jaune, la salamandre terrestre, le triton palmé, le triton alpestre, le triton ponctué et le triton crêté.

Les batraciens de nos régions sont menacés par plusieurs phénomènes : la destruction, la modification et la fragmentation de leurs habitats, la pollution, l’introduction d’espèces étrangères, les maladies, le réchauffement climatique et les destructions directes comme les morts sur nos routes.

Certains prétendront que des grenouilles et des crapauds, il y en a chaque année des centaines si pas des milliers sur les routes, et que, donc, on pourrait se demander pourquoi les protéger.

Tachons de répondre à cette question. En dehors de l’aspect éthique de la « simple » protection de notre environnement et de toute vie, on peut, par exemple, répondre que, faisant partie de l’écosystème, les batraciens y ont un rôle à jouer. Même si ce rôle peut sembler, à première vue,  se limiter à leur importance dans la chaîne alimentaire, n’est-ce déjà pas suffisant que pour les protéger ?

Et pour ceux qui voudraient un exemple de ce que les batraciens pourraient apporter à notre propre espèce, qu’ils sachent qu’une grenouille actuellement disparue, Rheobatrachus Silus,  aurait pu nous permettre de trouver un remède contre les ulcères gastriques. En effet, la gestation des petits de cette grenouille se faisait dans l’estomac de la mère. Celle-ci sécrétait une ou plusieurs substances pour inhiber l’acidité de son estomac afin de permettre le développement du petit à naître.[1]

Southern Gastric Brooding Frog (Rheobatrachus Silus).
Tapdole being delivered from mother’s stomach.
(© Michael J. Tyler.)[2]


Reste à savoir ce que nous, simples citoyens, pouvons faire pour aider à la préservation des batraciens.

Monsieur Hervé Paques nous a apporté quelques réponses. Nous pouvons, bien sûr, participer aux actions organisées pour aider les batraciens à traverser nos routes ; nous pouvons faire attention à rouler à une vitesse inférieure à 30 km/h sur les tronçons signalés lors des migrations des batraciens, tant pour ne pas blesser les personnes qui aident ces animaux à traverser nos routes, que simplement pour ne pas aspirer ces petites bêtes dans les flux d’air produits par nos voitures roulant à plus de 30km/h, ce qui leur est fatal ; et nous pouvons aussi installer une mare dans nos jardins, afin d’y accueillir une plus grande biodiversité, dont des batraciens.

Terminons par une petite vidéo recommandée par Monsieur H. Paques :







[1] E. CHIVIAN et A. BERNSTEIN, Sustaining Life, Oxford University Press, 2008, p XIII.
[2] idem

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